Petit historique d’un projet positif, fédérateur et définitivement tourné vers un avenir plus vert :

Certains étudiants très soucieux de notre impact écologique ont répondu en septembre 2017 à l’appel d’offre lancé par la Région Wallonne dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Ils ont rendu un projet nommé « Carrefour des Alternatives » afin d’obtenir la subvention.

L’objectif de base proposé était l’achat d’une serre de jardin pour une production autonome de fruits et légumes. En parallèle, l’investissement dans un nouveau bac à compost permettant une amélioration importante dans la gestion de leurs déchets biodégradables.

Et oui 36 étudiants qui vivent et cuisinent sous le même toit cela génère de nombreux déchets dont une partie sont compostables! Instaurer un compost était donc un fameux challenge vu le grand nombre d'utilisateurs et la diversité culturelle qui révèle des habitudes de tri différents selon le pays d'où l'on vient!

Enfin une sensibilisation aux citoyens au-delà de l’ASBL Carrefour était également à réaliser pour pouvoir répondre aux critères de sélection.

La serre fut donc montée, et à l’intérieur différents fruits et légumes furent plantés comme des fraises, des poivrons, des aubergines, des tomates et tomates cerises, des piments, des choux-fleurs, des salades.  Cela dans des conditions de culture plus propices durant une période beaucoup plus étendue tout au long de l’année, sans employer le moindre pesticide et en limitant l’usage des engrais chimiques.

Dans le potager extérieur on a pu voir pousser des potirons et une variété de plantes aromatiques.

Consommer tout ce qu’il y a de plus local est une excellente façon de limiter son impact environnemental et puis remettre les mains à la terre permet également de se reconscientiser quant au lien entre ce que l’on achète en rayon de magasin ou sur un étal de marché et la façon avec laquelle est produite nos aliments, lien qui tend à se perdre au sein de nos sociétés industrialisées et hyperconnectées où quelques clics suffisent à nous apporter un repas à domicile.

Un nouveau bac à compost fut construit et mis en service. Ils veilleront par la suite à transférer tous les résidus de culture vers les silos à compost et à n’employer comme engrais que la terre issue de la désagrégation de la matière organique au sein des silos, dans un esprit de pousser autant que possible vers la logique du recyclage.

Sensibilisation du grand public : Cap Transition

Durant 4 jours du 26 Février au 1er Mars, sous un chapiteau installé sur la Grand-Place de Louvain-la-Neuve se sont succédé les animations de sensibilisation aux questions écologiques, les ateliers zéro-déchet, un défilé alternatif, un point de collecte de vêtements et de piles usagées, un repair café ainsi que des moments de rencontres entre acteurs de la transition dont notre notre kot.

A cette occasion, ils ont saisi l’opportunité de tenir un stand où ils ont parlé de leur projet. Le stand était dédié à une brève présentation de l’ASBL Carrefour Vincent Lebbe, une présentation de Wallonie#Demain avec comme toile de fond l’appel à projet ECOKOT, un petit reportage photo sur l’état d’avancement de leur projet ainsi qu’un panneau abordant le processus de compostage complété de quelques explications sur son mode de fonctionnement. En parallèle, un atelier découverte de différentes semences telles que celles du millet, de l’épeautre, du pois-chiche, de la lentille, du sarrasin, du tournesol et du potiron était proposé aux visiteurs. L’atelier consistait à leur proposer de planter eux-mêmes l’une de ses semences dans des pots en carton afin de les sensibiliser à la production autonome d’aliments. Pour ce faire, ils mettaient à disposition du terreau directement issu du compost de l’Adèle dont la gestion est faite par le KAP Vert, un des 17 autres ECOKOT.

Fin Juin, ils ont également organisé une après-midi d’inauguration officielle de la serre et présenté un bilan du projet. Le Ministre de l’Environnement Carlo di Antonio leur a fait l’honneur de répondre positivement à leur invitation pour une visite des lieux et du projet, une dégustation de quelques plats à grignoter dont une partie des ingrédients provenant de la serre et du potager.

Le café, dans nos cultures, est un espace de convivialité, de débats qui permet aux gens de s’exprimer spontanément, de discuter et de se confronter aux autres. De plus, Michel GEERTS et toute son équipe ont élargi le tour des cafés à d’autres lieux de vie plutôt culturels, à des espaces ouverts et publiques. Les thématiques choisies, depuis 5 ans, visent à susciter l’envie d’appropriation de la parole par le citoyen.  Le Kot Carrefour Vincent LEBBE fait partie de ce projet, depuis deux ans, au même titre qu’une trentaine d’associations. Il a organisé deux événements.

En 2019, le 4^ème tour des cafés était axé sur la migration, « Nous, migrant.e.s tissons l’humanité ». Le Kot Carrefour Vincent LEBBE a alors organisé un film-débat autour du documentaire « Un Paese di Calabria » de Shu AIELLO et Catherine CATELLA.  Ce film rencontre l’idéal qui est à la base du kot Carrefour à savoir la rencontre de l’autre, différent de soi. Dans ce film le village de Riace est déserté de ses ruraux et il reprend vie grâce à l’arrivée de 200 migrants kurdes en 1998.

En 2020, le 5^ème tour des cafés avait comme thème « de la résistance créatrice à la désobéissance civile non violente».

Le kot Carrefour a invité Alice CANAL pour son théâtre-conférence et son spectacle « la démocratie contre-attaque ou éloge de l’arbre ». Son nom de scène est Alice l’accent.  Dans ce spectacle, l’héroïne apprend le grec ancien pour s'entraîner à écrire des articles de la prochaine constitution. A partir de là, elle s’interroge sur la démocratie, d’Athènes à la nôtre, mais aussi sur la responsabilité de chacun. De plus, Alice l’Accent se demande à quoi sert une constitution, et quelles sont les causes de notre impuissance politique. Le kot Carrefour – Vincent LEBBE a toujours eu à cœur de promouvoir le dialogue malgré les différences politiques, sociales et culturelles des étudiants et des habitants qui partagent le quotidien et y habitent.

Ricardo Hérédia